Mobilité

Petite reine et intermodalité

Julien Brun / Publié le 12:47 20.03.2023 | 03 min


En 2020, une majorité des résidents (58%) ont fait usage du vélo et si deux tiers des ménages en possèdent au moins un (et deux en moyenne), 13% disposent d’un vélo électrique. Pourquoi dès lors, la part du vélo dans les déplacements de courte distance n’était que de 3 % ?

Infrastructures

Ce n’est donc pas la volonté de la population de se déplacer à vélo qui fait défaut, mais les infrastructures cyclables de qualité. Le fait que 58% des résidents roulent à vélo, qu’une large majorité d’entre eux aimerait le faire davantage, que 54% de leurs déplacements sont inférieurs à 5 km illustre l’immense potentiel que recèle le vélo comme mode de transport individuel.

Le Grand-Duché possède le savoir-faire technique pour intégrer des infrastructures cyclables de qualité dans les espaces-rues typiques du pays. Des lignes directrices élaborées sur la base d’une adaptation des meilleures pratiques internationales au contexte luxembourgeois ont été publiées (www.veloplangen.lu) ou sont en cours de publication. Si elles relient les quartiers résidentiels (« first mile ») et les pôles d’emploi (« last mile ») à des possibilités de stationnement sécurisé pour vélos près des arrêts des transports en commun, les infrastructures cyclables constituent un moyen efficace de promouvoir l’intermodalité. En effet, 99,5% des résidents habitent à moins d’un kilomètre d’un arrêt de transport en commun.

Pourquoi les trains n’acceptent-ils pas davantage de vélos aux heures de pointe?

La vocation première des trains est de transporter un grand nombre de personnes aux heures de pointe. Le matériel roulant au Luxembourg est doté de compartiments pour vélos, qui sont surtout destinés aux cyclotouristes. Comme aux Pays-Bas, où les trains n’acceptent aucun vélo aux heures de pointe, le Bike and Rail au Luxembourg repose sur le stationnement sécurisé des vélos dans les gares. Plutôt que de monter à bord du train avec son vélo, le navetteur le dépose le matin dans sa gare de départ, prend le train et utilise, le cas échéant, un deuxième vélo – privé ou de location – à la gare de destination. L’utilisation des cages à vélos est gratuite. Le même principe s’applique au bus, au tram et aux pôles d’échanges.

Le rôle du vélo dans les projets immobiliers

La décision en matière de mobilité la plus importante de la journée est prise le matin avant de quitter le domicile. Au fur et à mesure que le réseau cyclable permettra de desservir n’importe quel lieu du pays, les résidents feront davantage de vélo. Ils exigeront alors un stationnement pour vélos sécurisé et bien positionné, aussi bien à leur domicile qu’à leur destination. Le meilleur emplacement pour un stationnement sécurisé pour vélos se trouve sur le chemin qu’emprunte le piéton entre le hall d’entrée du bâtiment et le trottoir. Le stationnement sécurisé pour vélos peut être installé à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. Dans les bâtiments résidentiels, il est judicieux de prévoir un emplacement vélo par pièce d’habitation.

Pour faire davantage de vélo au quotidien, les cyclistes réclament les améliorations suivantes :

Pistes cyclables séparées des véhicules motorisés: 83%

Pistes cyclables sans segments dangereux ou manquants: 77%

Pistes cyclables mieux balisées: 75%

Carrefours adaptés aux vélos: 71%

Possibilité de garer son vélo à l’arrêt de bus ou à la gare: 69%

Pistes cyclables avec moins de détours: 66%

Pistes cyclables séparées des piétons: 64%

Source: Plan national de mobilité 2035